Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19?

La Corée du Sud a endigué Covid-19 en plaçant son Korean Center for Disease Control (KCDC) au cœur de la réponse sanitaire de crise.

Par la loi, le KCDC reçoit la mission de diriger la totalité des opérations sanitaires, et jouit pour cela de pouvoirs exécutifs d’exception, avec autorité sur la police et la justice pour les besoins de sa mission. L’ensemble des actions contre la pandémie (dépistage, traçage, isolement sanitaire hospitalisation, autorisations et agréements d’urgence…), mais aussi tous les outils administratifs et juridiques nécessaires, sont ainsi placés sous une direction unique. Cette remarquable cohésion a permis une réponse très rapide et vigoureuse. Enfin, placé actuellement sous la direction d’une professeure de médecine forte de l’expérience d’avoir lutté contre l’épidémie précédente, le KCDC jouit d’une autorité relativement indépendante et reconnue de tous, et son action est restée hors du champ d’une critique politique vivace. La mise en œuvre, aussi rapide que massive, de la doctrine désormais bien connue de dépistage-traçage-isolement a été rendue possible par ce contexte juridique et politique original, sans oublier la mobilisation des industriels de la santé pour la conception des tests dès la première quinzaine de janvier. Ce 15 avril 2020, jour d’élections législatives sous haute protection sanitaire, aucune levée des mesures en vigueur n’a été annoncée, et aucune école n’ouvrira. Aussi longtemps que nous n’aurons ni vaccin ni thérapie, le KCDC conservera son rôle de pilote et ses pouvoirs d’exception. Pour cette période d’attente, le gouvernement coréen collabore avec la société civile et le monde de l’éducation pour imaginer un modus vivendi consensuel temporaire plus acceptable, mais sans compromis avec la doctrine anti-Covid-19. 
Le rapport qui suit offre le récit du vécu de l’épidémie en Corée du Sud, ainsi qu’une analyse approfondie, à partir de témoins et de documents de première main, recueillis sur place. L’auteur est un chercheur français qui, après ses travaux à l’Institut Curie (Paris), poursuit ses recherches depuis près de cinq ans dans une université publique coréenne.  

Documentation

Télécharger rapport_corona_en_coree.pdf  (PDF • 6 Mo)

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